Repousser les limites du tourisme

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L’ensemble des activités touristiques, quel qu’en soit le motif (vacances, voyages d’affaires, conférences, tourisme d’aventure ou écotourisme), participent à dynamiser le secteur. Aujourd’hui, le tourisme est l’un des secteurs qui se développent le plus rapidement à l’échelon mondial, et l’on s’attend à ce qu’il continue de progresser dans les années à venir. Mais comment les Normes internationales peuvent-elles apporter plus de clarté et contribuer à son développement ?

Que vous prévoyiez une escapade en amoureux ou un séjour en famille inoubliable, le secteur du tourisme saura répondre à vos attentes. Dans le monde entier, les voyages attirent toujours plus de personnes, et pour bon nombre d’entre nous, voyager n’est plus considéré comme un luxe, mais plutôt comme une part essentielle de ce que nous sommes et de ce à quoi nous aspirons. Désormais, chacun d’entre nous, partout dans le monde, contribue à donner un formidable élan au secteur du tourisme.

Voici quelques chiffres. Pour la seule année 2016, 1 235 millions de voyageurs ont franchi les frontières internationales et, selon l’édition 2017 des Faits saillants OMT du tourisme, publiée par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) des Nations Unies, les arrivées de touristes internationaux devraient grimper à 1,8 milliard d’ici 2030.

Le tourisme international, source d’avantages économiques pour les collectivités locales, représente actuellement 30 % des exportations mondiales de services et encourage une connectivité mondiale accrue. Si cette tendance est souvent largement relayée, le rôle des Normes internationales est en revanche assez peu évoqué. Pourtant, face à l’explosion du tourisme international, celles-ci sont appelées à jouer un rôle toujours plus important. Nous vous proposons donc un petit tour d’horizon pour décrypter les tendances d’un secteur en pleine expansion.

Un cadre de référence mondial

Alors en quoi les Normes internationales contribuent-elles à ces tendances en matière de voyage ? Face à l’absence de réglementation et de lignes directrices dans de nombreux pays, leur rôle ne devrait pas être sous-estimé, estime Natalia Ortiz de Zárate Crespo, Secrétaire du comité technique ISO/TC 228, Tourisme et services connexes. « Les normes ISO reflètent les meilleures pratiques convenues par le secteur du tourisme dans le monde entier », explique-t-elle. « Elles sont désormais un outil précieux et une source utile de savoir pour les prestataires de services touristiques. »

Transparence, qualité et promotion des activités touristiques sont quelques-uns des objectifs sous-jacents à la création de l’ISO/TC 228. Le comité – dirigé par l’organisme national de normalisation espagnol UNE, membre de l’ISO pour l’Espagne, en collaboration avec l’INNORPI (Tunisie) – parvient à dégager un consensus sur la meilleure manière d’assurer des services touristiques. Résultat : plus d’une vingtaine de normes destinées à aider les organismes du secteur public et du secteur privé à améliorer leurs services touristiques ont été établies dans des domaines aussi divers que la plongée, la thalassothérapie, les espaces naturels protégés, le tourisme d’aventure et les ports de plaisance.

Les tendances émergentes

À l’instar d’autres formes de développement, le tourisme peut aussi être source de problèmes. Rien de surprenant, donc, à ce que son rôle gagne toujours plus d’importance dans le débat actuel autour d’une question centrale : comment passer à des modèles de développement plus durables ?

Le terme « durable » a souvent été associé aux notions de voyage et de tourisme pour désigner un mode de fonctionnement auquel nous aspirons, et cette tendance s’accentue ces dernières années. Les hôtels et les tour-opérateurs cherchent à être « durables », et les voyageurs sont de plus en plus nombreux à dépenser leur argent dans des projets dits durables. Cette forme de tourisme connaît un tel succès que ce qui est encore considéré comme une « alternative » pourrait bien s’imposer comme une tendance dominante dans les dix ans à venir.

En Espagne, où le tourisme génère 11 % du PIB national et contribue directement à la création d’un emploi sur neuf (Ministère de l’industrie, de l’énergie et du tourisme, 2014), le tourisme joue indéniablement un rôle moteur en matière de tourisme durable.

Pour Miguel Mirones, Président de l’Institut pour la qualité touristique espagnole (ICTE), le secteur doit se tourner vers des outils axés sur la qualité des services et des infrastructures – un critère d’appréciation primordial pour les touristes. « La durabilité au niveau du secteur du tourisme n’est possible que lorsque les produits et services ont été développés en tenant compte de la qualité », explique-t-il.

Selon lui, les gestionnaires de destinations (qui fournissent ces produits et services touristiques) doivent mesurer l’importance de promouvoir la qualité comme un outil indispensable au développement touristique. « Atteindre un niveau de durabilité adéquat ne sera possible que si le secteur public s’engage dans une démarche qualité et si le secteur privé s’appuie sur la qualité en tant qu’outil de management. »

Viser un tourisme durable

Le tourisme durable joue cette année un rôle de premier plan. L’année 2017 a en effet été proclamée Année internationale du tourisme durable pour le développement par les Nations Unies, l’occasion d’examiner comment le tourisme est affecté par le changement climatique et comment réduire les émissions imputables au secteur, mais aussi de trouver des solutions pour permettre au secteur touristique de mieux s’adapter aux effets inévitables de la hausse des températures moyennes à l’échelon mondial.

Mais concrètement, quelle est la contribution du tourisme ? Le secteur peut potentiellement contribuer, directement ou indirectement, à tous les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, fixés pour orienter le programme de développement mondial à l’horizon 2030. Le tourisme est notamment inclus en tant que cible des Objectifs 8, 12 et 14 qui portent respectivement sur une croissance économique soutenue, partagée et durable, des modes de consommation et de production durables, et l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines. La Charte mondiale du développement durable intègre 17 ODD et représente une formidable occasion d’inciter le secteur du tourisme à suivre la voie du développement durable.

Au sein de l’ISO, la question du développement durable dans le secteur du tourisme a également fait son chemin. La nécessité de traiter cette question a été l’une des principales évolutions au niveau de l’ISO/TC 228 ces dernières années et a conduit à la création d’un nouveau groupe de travail sur le tourisme durable, dont les travaux portent sur le management du développement durable appliqué aux locaux d’hébergement – un domaine clé en matière de tourisme et un modèle de management potentiel susceptible d’être repris par d’autres sous-secteurs du tourisme.

Mieux encore, deux autres groupes de travail de l’ISO/TC 228 ont pris des initiatives en matière de développement durable. Les groupes de travail sur le tourisme d’aventure et les services pour la plongée élaborent des normes pour sensibiliser les touristes comme les prestataires quant à l’importance de prendre en compte les trois piliers du développement durable et, de ce fait, de réduire au minimum les impacts négatifs sur les destinations touristiques.

Mme Natalia Ortiz de Zárate Crespo et M. Chokri Makhlouf, Co-Secrétaires de l’ISO/TC 228, honorés de recevoir le Prix LDE consacrant l’excellence de ses travaux de normalisation, en présence de (de gauche à droite) Mme Bronwyn Evans, Vice-présidente (finances), M. Scott Steedman, Vice-président (questions de politique), M. Sergio Mujica, Secrétaire général, M. Zhang Xiaogang, Président de l’ISO, M. John Walter, Président élu, et M. Piet-Hein Daverveldt, Vice-président (gestion technique).

Le tourisme de demain

Dans un contexte où le tourisme mondial atteint des niveaux sans précédent en termes de demande, s’engager dans une démarche durable s’imposera comme un impératif pour la survie de l’ensemble du secteur. Il sera dès lors primordial d’élaborer des Normes internationales concrètes, axées sur des objectifs, applicables et répondant vraiment aux besoins du marché.

C’est précisément l’objectif de l’ISO/TC 228. Les documents qu’élabore ce comité technique n’imposent pas d’exigences superflues à l’industrie du tourisme et s’attachent constamment à en respecter la diversité, en proposant une approche modérée qui devrait gagner du terrain auprès des acteurs du secteur. « La mise en place des normes et leur application sur une large échelle est censée assurer à tous les niveaux des prestations de services un impact positif sur la durabilité de ses activités », explique Mounir Ben Miled, Vice-président du comité, qui estime par ailleurs que « l’engagement de l’ISO/TC 228 est capital non seulement pour le secteur du tourisme, mais également pour l’avenir des générations futures. »

Lorsqu’il évoque l’avenir, M. Ben Miled fonde de grands espoirs sur le développement durable. Selon lui, le tourisme durable est une philosophie de vie permettant d’assurer la bonne gouvernance de la planète Terre au niveau mondial. « L’adhésion de tout un chacun à cette philosophie […] est indispensable pour un meilleur environnement et une meilleure qualité de vie, et [pour] une gestion intelligente des énergies et des ressources de la terre. »

 

L’excellence en action

Les réalisations de l’ISO/TC 228 ont été reconnues par l’attribution du Prix Lawrence D. Eicher pour l’excellence et la performance remarquable, remis le 20 septembre 2017 lors de la 40e Assemblée générale de l’ISO à Berlin, en Allemagne.

À l’annonce du lauréat, le Président de l’ISO, M. Zhang Xiaogang, a souligné que l’ISO/TC 228 a su s’élargir – à la fois en termes de nombre de membres que de répartition géographique – et compte désormais des représentants des cinq continents, notamment de pays dont les économies sont en transition.

Le Président de l’ISO a attiré l’attention sur les efforts considérables déployés par le comité non seulement pour attirer de nouveaux membres, mais aussi pour intégrer ces derniers avec succès. Il a également mentionné le fait que les nouveaux membres sont accueillis avec un kit de bienvenue personnalisé, pour qu’ils aient le sentiment d’être informés et intégrés.

M. Zhang a félicité le comité pour l’excellence de ses pratiques de gestion de projet qui ont permis d’assurer l’efficience et l’efficacité de ses travaux. « Au nom de l’ISO, je suis heureux de remettre le certificat du prix et d’adresser nos félicitations et nos remerciements pour des travaux accomplis de manière compétente, efficace et harmonieuse. »

 

Elizabeth Gasiorowski-Denis
Elizabeth Gasiorowski-Denis

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